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le zinc de l'écriture

12 octobre 2015

RENTRÉE 2016

BIENVENUE À L'ATELIER DU ZINC DE L'ÉCRITURE Cette année 2016-2017, Patrice et Anne de la librairie AURÉOLE à Auray, nous ouvrent de nouveau les portes de leur librairie et de leur magnifique grenier de plus en plus confortable. Rendez-vous sous les toits...
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31 mai 2016

Heureusement / Malheureusement

Le grand jour est enfin arrivé. Je me marie.

Heureusement le temps aujourd’hui est exceptionnel et les rayons du soleil caressent ma robe blanche posée sur le lit.

Ce jour idyllique est malheureusement entaché par l’absence de ma meilleure amie qui n’a rien trouvé mieux que de se faire opérer de l’appendicite !

Le chirurgien est un ami de la famille et il va intervenir dès aujourd’hui dimanche. C’est inespéré car mon amie Monique est au plus mal souffrant corps et âme. Le téléphone retentit, Jacques notre ami chirurgien vient d’avoir un accident…

Heureusement ses bras sont intacts. Il pourra opérer Monique en restant assis dans son fauteuil roulant.

Malheureusement, le fauteuil roulant a une roue coincée, on ne peut pas le déplacer et on cherche deux hommes costauds pour l’amener devant Monique.

Heureusement Michel est là et son ami Marcel présent lui aussi se dévouent et soulèvent le fauteuil.

Malheureusement ils ne mesurent pas leur force et hissent le fauteuil si haut que Jacques en tombe.

Il retombe pile sur le ventre de mon amie allongée sur la table d’opération, ce qui amortit heureusement le choc.

Malheureusement, ce n’est pas une bonne méthode pour opérer une appendicite et Monique hurle de douleur, bien que son cri soit assourdi par le corps de Jacques.

Heureusement, Jacques à la présence d’esprit de s’accrocher au bras de l’énorme tante Yvette postée à côté du fauteuil.

Malheureusement celle-ci surprise s’écroule en hurlant, l’entraînant dans sa chute dans un vacarme épouvantable.

 

écriture collective d'auteurs déchaînés

15 mars 2016

Entre les mots

Entre les mots

Qui sait ce qu’elle va chercher ? Avait-elle perdu quelque chose ? (1) En arpentant les allées de la librairie, elle donnait l’impression de rechercher plus qu’un livre. Elle les manipulait, les ouvrait plusieurs fois, à des endroits différents, les reposait et repartait déchiffrer les titres en caractères minuscules, semblait-il. 

Son manège durait bien une demi-heure chaque jour et je n’osais jamais l’interrompre, tant elle avait l’air sûre d’elle. J’avais peur de heurter cette brume électrique qui l’entourait et, bizarrement, de provoquer un arc qui la tuerait. Oui, elle me semblait extraordinairement concentrée, à un point de tension que je n’avais jamais observé chez personne. Je brûlais de savoir quelle interrogation la dévorait à ce point, quel amour des livres pouvait lui faire croire qu’elle allait trouver là sa réponse.

Mon désir de percer le mystère fut longtemps si fort que je tentais maladroitement quelques approches. Elle se dérobait à chaque fois, comme si elle ne m’avait même pas aperçu. Son obsession allait bientôt devenir la mienne. Je fis en sorte de l’habituer à moi, progressivement, en jouant les stratèges. En repérant son circuit, qui finalement était toujours le même. Il fallut trois semaines pour qu’elle me laisse avancer sans que jamais je ne lui adresse la parole. Enfin, je me décidai à lui poser la question fondamentale : « Puis-je vous aider ? » Elle me dit que oui, qu’elle avait perdu son nom. Aussitôt je regrettai mon audace et lui indiquai bêtement la tranche des livres : « Peut-être n’avez-vous pas tout vu », lui suggérai-je en indiquant du doigt le rayon psychanalyse. Comme elle restait hébétée, je lui mis dans les mains L’inquiétante étrangeté de Freud. Évidemment, je ne voulais pas la blesser non plus et je fus rassurée de la voir s’y plonger. « C’est tout à fait ça, dit-elle. Mais vous n’en avez pas un à mon nom ? »

Je la pris par le bras et la conduisis à la caisse. « Vous le prenez ? Cela devrait vous aider. » « Si vous le dites. Je vais voir. » Quand elle quitta ma boutique, je réalisai que j’avais été charmé par le comportement de cette fille que je prenais pour une passionnée des mots. Tout à coup, je sentis qu’elle dégageait plus qu’une inquiétante étrangeté et je redoutai que l’essai que je lui avais mis dans les mains lui fit un mauvais effet. Je traînai cette idée jusqu’au moment de me coucher, repensant à ce livre. Jamais je ne l’avais lu mais ce fut lui, ce soir-là, que ma main heurta. (2)

Anne

Merci à

1) Marie NIMIER pour la première phrase de son roman La Plage paru chez Gallimard paru en janvier 2016

ainsi qu’à 

2) Céline CURIOL pour la phrase tirée de son roman Les vieux ne pleurent jamais paru chez Actes Sud en janvier 2016

15 mars 2016

Ivresse

L’ivresse ne s’improvise pas (1), elle s’organise. Celle des profondeurs tout autant. Il faudra que j’apporte grand soin à ma première goulée d’air. Il me faudra le choisir très pur, l’inspirer lentement, l’inhaler profondément, l’expirer minutieusement, jusqu’au bout, jusqu’à plier mon corps pour en expulser les derniers mélanges gazeux, carboniques, puis faire entrer de nouveau cet air dans mes poumons, par le nez, plus loin, encore, au fond des mes alvéoles pulmonaires, recommencer à l’expulser puis l’avaler encore et encore jusqu’au tournis, ne plus être qu’air et tomber comme une masse, me laisser glisser au fond de l’océan qu’on dit pacifique, me laisser engloutir, lentement, profondément, aller jusqu’en bas, dans ce bleu infiniment marine, ne plus savoir où est le fond, ni le haut, descendre encore plus avant, à la poursuite de la trajectoire de mes bulles quand je crois remonter à la surface. À bout de souffle… 

Inspirer comme on nait, dans un cri.

L’ivresse ne s’improvise pas, elle s’organise. Celle des cimes tout autant. Après mon naufrage il faudra que je choisisse ma chaine de montagnes, mon continent, m’occuper de mon K 2 ma progression en cordée, ma raréfaction d’oxygène, me sentir monter vers ma descente, gravir mon décrochage.

Mon ivresse alcoolique ne s’improvise pas, non plus. Je l’organise, j’y chemine, je choisis mes lascars de fortune de gosiers, avec de grandes rasades ou de petites gorgées, j’y préserve les premières pour leur richesse d’arômes ou l’efficacité du taux d’alcool. Je choisis la solitude ou d’être accompagnée dans mon dédoublement de corps qui sombre quand l’esprit se libère. L’ivresse quotidienne peut s’inventer mille dissimulations pour assommer ses dépressions, la mondaine, ses bonnes raisons et ses compagnons. L’ivresse a ses raisons pour que je boive jusqu’à ma déraison, jusqu’au rire, jusqu’aux larmes, jusqu’à l’oubli, jusqu’à mes tréfonds.

« Maintenant, j’écris sur les feuilles d’un cahier tandis que le bateau pointe vers l’autre bout du monde. Autour de moi, l’océan est calme ou agité. Il paraît que cette nuit, on franchira l’équateur. (2) »

Claire 

Merci à

1) Amélie NOTHOMB pour la première phrase de son roman Pétronille paru chez Albin Michel en 2014

et à 

2) Erri DE LUCCA pour la dernière phrase du roman Le jour avant le bonheur, traduit de l'italien par Danièle Valin et paru aux éditions Gallimard en 2010

15 mars 2016

Le jour où j'ai arrêté

« Tout a commencé le jour où j’ai arrêté. De me faire du mal. » (1)

Il faut ce point après le verbe « arrêter ». Je ne l’ai pas mis par hasard. C’est un verbe, un mot, que j’ai beaucoup utilisé. Dans mes années d’enfance, déjà, où ma grande sœur m’embêtait et que je n’avais d’autre défense que ce « Arrête ! » crié, souvent dans les aigus. Plus tard, ce n’est pas le mot qui m’a suivie, mais bien ses effets. J’étais à l’arrêt. Littéralement, quand les feux rouges intempestifs m’empêchaient d’arriver à l’heure à l’un ou l’autre de mes rendez-vous (mais peut-on avoir à ce point la poisse avec les feux tricolores?) La plupart du temps, c’était un ressenti général, je n’avançais à rien dans mes différents projets, qui ne dépassaient pas le stade de l’idée. 

Alors oui, il faut marquer la pause après l’avoir écrit, lu, et encore davantage s’il est prononcé. Pour ensuite s’attaquer à la cause de tout ça, à la raison de ce livre. Se faire du mal. Eh oui, il faut bien l’avouer, dans notre société, les raisons de se faire du mal sont nombreuses. On nous fixe des objectifs impossibles à atteindre, on nous demande de ressembler à d’autres, d’étouffer notre petite voix intérieure. Un jour ou l’autre, pourtant, au détour d’un livre, d’un rencontre – avec une personne ou une œuvre d’art – on commence à se poser des questions. Je dirais même qu’on se pose, simplement. Et si on prend le temps qu’il faut, si l’on n’a pas peur de s’ennuyer un peu, de laisser un peu de vide entre les pleins, on peut voir en soir une petite loupiote, tout au fond, qui essaie comme elle peut de rester allumée. Tâche ô combien difficile, sans énergie pour l’alimenter, c’est à se demander où elle puise parfois le courant nécessaire. Petite voix - petite lumière intérieures, on ne s’en rend pas toujours compte, mais il s’en passe des choses dans notre cerveau, dans notre cœur.

Je me souviens très bien de ce jour-là, où j’ai décidé de ne plus me faire du mal sans raison, à ressasser les erreurs du passé. La petite lumière a pris du 20 000 volts d’un coup et s’est retrouvée à illuminer toutes mes pensées. Un sourire béat devait même s’être figé sur mon visage. J’avais compris quelque chose. Et pas n’importe quoi. Une vraie révélation. J’étais comme gonflée à l’hélium, avec cette impression que je pourrais me mettre à voler. Il me semblait même me déplacer plus vite. Pas tout à fait à la vitesse du son, mais pas loin. Bref, j’étais en état d’ivresse, sans avoir bu la moindre goutte d’alcool.

À la fin de cette journée, remplie de ses activités ordinaires qui m’avaient toutes semblé plus merveilleuses les unes que les autres, j’étais dans un état proche de l’épuisement. Posée dans mon salon, sans plus penser aux vides ni aux pleins de mon existence, je profitais de ma nouvelle illumination et je me faisais cette réflexion - Non, vraiment, « l’ivresse ne s’improvise pas (2) ».

Karen

Merci à

1) Chloé HOLLINGS pour sa première phrase de Fuck les régimes, un livre paru dans la collection Document Payot en février 2016

et à 

2) Amélie NOTHOMB pour sa première phrase de Pétronille paru chez Albin Michel en 2014

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15 mars 2016

il se souvenait de son père

Assis dans l'aube, ils fumaient contemplant le ciel noir qui dansait sur l'Angleterre. Et Pal récitait sa poésie. Caché dans la nuit, il se souvenait de son père. (1) Sa disparition l'avait ébranlé, Pal s'en rendait bien compte lui aussi. Cela ne cessait de l'étonner.

Il avait commencé à haïr son père à l'âge de 5 ans quand il l'avait surpris en train de frapper sa mère. Et il avait passé les années suivantes à retenir l'envie violente de lui hurler sa haine au visage, à supporter les vexations et les colères les poings serrés.
Puis le jour de ses 16 ans, le soir même de son anniversaire, il avait senti qu'il était de taille à se mesurer à son “géniteur” comme il l'appelait. Il avait attendu à l'affût l'inévitable brimade, il avait enfilé ses gants et était monté sur le ring calmement, lentement, sûr de lui. L'altercation avait été aussi brève que violente. Son père s'était retrouvé au tapis, ridiculisé et s'il avait retenu ses coups, c'était pour protéger sa mère des représailles. 

Les dix années suivantes, il les avait passées loin, le plus loin possible, effaçant soigneusement de sa mémoire les traits et l'existence de cet homme. Et voilà que l'éternel méchant de son enfance était mort, qu'il devait rentrer en France pour l'enterrer. Loin d'être une libération, son décés l'avait plongé dans une torpeur nauséeuse et totalement inexplicable. Heureusement Pal était là, avec sa voix un peu nasillarde et ses poèmes incompréhensibles, son amour sans faille. 

L'avion pour Roissy décolla à 07h05 et le vol se fit sans encombres. Arrivés à Paris, ils avaient encore le temps de se balader avant le rendez-vous au cimetière Montparnasse. Ils s'assirent dans un bistrot proche de la gare et commencèrent à écluser sec histoire de se préparer à la suite. Bien éméché, Pal devenait un véritable boute-en-train. Alors qu'il était debout sur la table clâmant des vers avec son terrible accent cockney, alors que les gens leur jetait des regards outrés ou pour le moins intrigués, Grégoire se dit : « Quand il est là, le grand rouquin, il se passe toujours quelque chose et le bistrot ressemble à un vrai bistrot, plein d'histoires, de morts et de vivants ! (2)»

Françoise de G

Merci à

1) Joël DICKER pour la première phrase du roman Les derniers jours de nos pères paru aux éditions Le Fallois en 2015

et à 

2) Antonin VARENNE pour la dernière phrase de son livre Le gâteau mexicain paru aux Éditions Toute Latitude en 2008

15 mars 2016

Séjour calme

Ce séjour promettait d’être calme. C’était même l’idée de départ, prendre du recul, faire un pas de côté hors du quotidien. (1) 

L’année avait été des plus denses, avec une promotion pour Caroline qui lui avait imposé de prendre la direction de son équipe, un gros poste : 10 personnes à manager et la gestion financière des missions à gérer.

Quant à moi, je venais de quitter ma boîte après neuf années d’investissement tant financier qu’humain, non par désaccord avec l’équipe composée d’ailleurs de mes 2 meilleurs copains mais par choix personnel.

Il était temps de changer d’horizon, de repartir à zéro.

Je ne faisais pas une reconversion, je changeais radicalement de secteur industriel.

Nous avions travaillé non-stop ces derniers mois, la plupart de nos week-ends y étaient passés, nous avions tous les deux besoin de décompresser.

Avions choisi un joli bord de mer sur la côte Aquitaine, une location à 2 pas de la plage et à 2 kms du centre que nous pouvions rejoindre facilement à pied ou à bicyclette, puisque l’agence les avaient mises à notre disposition.

Les deux premiers jours, épuisés, nous les avions passé à « comater » et lire dans nos transats.

Mais le matin du troisième jour, l’envie me prit d’aller voir plus loin !

Oh, pas bien loin, juste dans le bourg, histoire de me rapprocher des estivants, de me sentir non pas en convalescence mais simplement en vacances.

Il ne me fallu que deux minutes pour reconnaître à la première terrasse de café, la présence des surfeurs, leurs cheveux décolorés, leurs boardshorts aux couleurs flashy ce qui me rassura sur la moyenne d’âge des vacanciers de la station !

Je risquais d’atteindre en peu de temps la décompression totale et la musique metal rock qui vibrait par les enceintes eut sur moi un effet de décharge électrique !

J’allais enfin prendre du recul, voire même de la hauteur,  j’allais prendre des cours de kitesurf !

J’en rêvais depuis longtemps, le moment était venu de faire un pas de côté hors du quotidien. Je repérais rapidement l’enseigne de l’école de kite et, tout en me dirigeant d’un pas assuré vers la boutique, je me répétais :

« Je peux, je peux, je peux. » (2)

 Odile

Merci à 

1) Serge JONCOUR pour la première phrase de L’écrivain national, paru chez Flammarion en 2014

et à 

2) Chloé HOLLINGS à qui nous avons emprunté la dernière phrase de son livre Fuck les régimes, un document Payot paru en février 2016

 

15 mars 2016

Planète intestinale

Je suis née par césarienne et n’ai pas été allaitée. Ce qui fait de moi un cas d’école représentatif de la planète intestinale du XXIème siècle. (1)

Oui, mais pour comprendre ce que signifie être un cas d’école, il a fallu que je me renseigne. Heureusement, ma voisine qui a sans doute lu le livre m’a expliqué que dans le contexte cela signifie un cas général, habituel.

Donc je suis dans la norme si je comprends bien… Moi qui rêvais d’être différente ! Cela commençait pourtant pas mal puisque je faisais partie de la minorité venant au monde par césarienne. Et puis faire référence au grand empereur romain pour parler de mon arrivée sur terre était déjà un – petit mais réel – signe d’originalité.

Avec les campagnes de promotion de l’allaitement maternel à la fin du XXème siècle, le fait de ne pas avoir été allaitée me rangeait également dans une minorité, certes de justesse, mais minorité quand même.

Mais la planète intestinale… là, cela se complique ! Je sais maintenant depuis plusieurs années que notre intestin est notre deuxième cerveau mais franchement que viennent faire les planètes là-dedans ? 

S’il est vrai que ce que nous mangeons et buvons joue un rôle primordial sur notre fonctionnement global, de là à parler de planète intestinale, je ne suis pas d’accord ! D’abord, une planète, c’est beau, cela fait rêver, certains même sont prêts à dépenser des fortunes pour y aller. Et les photos de mars m’émerveillent toujours …

Mais franchement avez vous déjà vu un intestin ? Non seulement cela ne fait pas rêver  mais – à part les gastro-entérologues – personne n’a envie d’aller y voir de plus près. Donc je réfute ce qui pour moi n’est qu’une alliance de mots. 

De plus, quand je promène avec mon ami la nuit et que nous observons le ciel, nous admirons les planètes, les étoiles, la Grande Ourse, la Voie lactée… mais jamais nous ne pensons à l’intestin ! Mon ami est un passionné d’astronomie, il traque étoiles et planètes avec son télescope, collectionne tous les livres sur ce sujet. Même les romans de fiction pourvu qu’ils parlent du ciel. Jamais je ne l’ai vu avec un livre sur l’anatomie et la physiologie digestives …

Car pour la première fois de son existence, il croyait en quelque chose. Il avait la Foi. La Foi en la littérature. (2)

Geneviève

Merci à : 

1. Giulia ENDERS pour la première phrase de son essai Le charme discret de l’intestin, traduit de l’allemand par Isabelle Liber et paru chez Actes Sud en Avril 2015

et à :

2. J. M. ERRE pour la dernière phrase du roman Le grand n’importe quoi, paru chez Buchet Chastel en février 2016

4 novembre 2015

La jeune fille à la balançoire

 

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Suspendue à ses rêves, elle vole, elle s’échappe et divague.

Suspendue à un joli nuage, tout rond, tout blanc, elle redessine sa vie, son passé, son futur.

Suspendue au vol du temps, assise sur une balançoire, accrochée au ciel, elle se laisse aller.

Suspendue au-dessus d’un océan serein, elle prend l’air, se remplit d’espace.

Suspendue entre deux rives, elle voyage et déjoue la ligne d’horizon.

Suspendue au néant, elle vit de l’air du temps, de tout petits riens, de rien du tout.

Elle refait le monde, met le nord au sud, respire et change d’air.

 

Françoise L.

 

4 novembre 2015

Pissenlit

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Ma tête allait exploser, cela faisait des heures que je me triturais le cerveau, j'avais beau analyser le problème, le décortiquer, envisager différentes solutions, aucune ne s'imposait !

D'un geste vif, j'attrapai mon manteau et sortis dans le jardin. 

Je longeais machinalement l'allée en herbe, pestant contre cette nature envahissante, quand mon regard s'est posé sur elle.

Petite fleur évanescente, fragile boule duveteuse, suspendue au bon vouloir du vent,

que, sans réfléchir,

je soufflais pour disperser !

À cet instant précis, je venais de prendre ma décision, poser ma démission pour être  LIBRE !

 

Odile

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