Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le zinc de l'écriture
12 octobre 2011

Je / Tu / Elle / Vous poussez la porte et entrez… 

Je pousse la porte 

Je pousse la porte et j’entre. Quatre murs jaune passé m’éblouissent. J’ai trop bu, je vais vomir. Est-ce l’appartement qui tourne ou l’ivresse qui m’assaille? Mince, mais c’est bel et bien l’appartement qui tourne. Que se passe-t-il? 
Elle m’a coincé, elle a réussi son coup, l’appartement tourne et elle me fixe. 
Me voilà, terrifié, interloqué… Plus jamais! Cette fois, c’est sûr, ce n’est pas une promesse d’ivrogne. Je recule à tâtons et m’assoit contre le mu dur et froid. Ça me rassure un peu. Je devrais sans doute me laisser prendre par l’étourdissement, oublier…

Oh mais, quel cauchemar! Il est 5h du matin et dans 2 heures, je me lève.

 

Tu pousses la porte 

Tu pousses la porte et tu entres… Et là, la grande Raymonde, avec ses mains comme des battoirs, ses bras velus et ses bas plissés sur les talons, se retourne brusquement. Tu ne t’attendais pas à la trouver là, hein? Eh oui, elle a fait toute cette route pour voir ta bouille lors de vos retrouvailles. Elle t’a même apporté la bouteille pour arroser ça ! Elle n’en est pas à son premier verre, d’ailleurs et elle bave en titubant. Elle avance vers toi, sûre que sa proie ne pourra pas lui échapper. Son haleine fétide suffira à te désarmer… Quand tout à coup, elle tombe raide, ivre morte. Ouf, tu l’as échappé belle!

 

Elle pousse la porte 

Elle pousse la porte et entre… Et ressort. Et rerentre… Elle ne sait plus ce qu’elle est venue chercher. Ses yeux s’attardent alors sur le chat et son regard interrogateur. Elle comprend tout : l’appel de Mimi, son empressement soudain, sa hargne… Un énorme lézard vert trône au milieu du salon. Elle reste figée, regrette d’être entrée. Elle aurait dû se méfier mais il est trop tard! Bien trop tard. Aucune fenêtre par laquelle s’échapper, pas une cheminée, rien. À moins que… peu importe, elle n’a plus rien à perdre. Après tout, ce lézard ferait un très joli sac.

 

Vous poussez la porte

Vous poussez la porte et vous entrez… Baissez la tête, n’ayez pas peur, la lumière est au fond à gauche. N’hésitez pas à pousser ce qui vous gêne, vous êtes ici comme à la maison. La porte donnant sur la cuisine est un peu cassée, à la suite d’une scène de ménage qui a mal tournée. Enfin, faîtes comme chez vous… mais n’oubliez pas que c’est chez moi. Si vous partez, revenez quand vous voulez mais n’oubliez pas que vous êtes ici chez vous, n’oubliez pas que c’est quand même chez moi. 

Vous êtes les bienvenus si vous savez partir. 

 

Dorothée, Catherine, Danielle, Denis, Benoît, Claire, Françoise x2, chacun écrit à la suite du voisin… 

Publicité
Publicité
Commentaires
le zinc de l'écriture
Publicité
Publicité