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le zinc de l'écriture
5 janvier 2012

Abasourdie !

Je rentre d’un voyage de 6 mois à Barcelone. Séjour merveilleux, fantasmagorique au creux des sculptures de Gaudi.

Arrivée hier à Caen le cœur en peine comme arrachée à ma nouvelle patrie, tout ça pour reprendre mon trop tranquille travail de secrétaire de mairie...

Nostalgique, je ne vois qu’une tortilla comme m’a appris à les cuisiner Alberto pour me remonter le moral. Ne pas se lamenter, tenter de retrouver les saveurs espagnoles, si douces.

Désastre ! Pas d’œufs chez moi, il est déjà 21h00 et dans ce fichu pays tout le monde a fini de manger depuis bien longtemps, aucun espoir de trouver la moindre boutique ouverte.

Il ne me reste qu’à errer dans la cage d’escalier, à l’affût de quelques bruits ou lumières qui m’autoriseraient à déranger un voisin encore éveillé.

Ce n’est qu’arrivée au 8e et dernier étage que des claquements de talons, vibratos féminins et rais de lumière m’invitent à taper à la porte de droite.

Je ne peux le croire ! Un signe du ciel, la berlue ...? Face à moi la plus typique des barcelonaises (comme je n’en ai jamais croisé en 6 mois de vie diurne et nocturne dans cette ville) m’ouvre grand la porte d’entrée. Elle reste à m’observer avec ses deux yeux ronds soulignés de khôl, ses sourcils dessinés semblent s’interroger sur la nature de ma présence tandis que sa bouche en cœur rouge sang s’apprête à m’embrasser. Ses parures, son port de tête me subjuguent et m’émeuvent. Que cette femme si robuste et élégante vive dans mon immeuble tellement vieillot et en plus sous les combles me bouleverse. Ce cadre s’est trompé de peinture, arrêtez tout !

 Derrière elle, déjà, une petite voix approche depuis le salon : « Bonsoir, vous désirez ?»

Luz, la professeure de flamenco fait place à ma jeune voisine étudiante en LEA.

Elle non plus n’avait pas d’œufs ce jour-là mais toutes les trois nous passâmes la soirée à chanter des coplas espagnoles et à taper du pied harmonieusement pour remonter mon moral haut haut haut. 

 

Dorothée

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